Le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts du Changement  Climatique montre que le réchauffement climatique induit par l’activité humaine est sans équivoque. Cette affirmation repose sur l’analyse scrupuleuse de la littérature scientifique et s’appuie sur l’observation, l’expérimentation et la modélisation numérique.Les différentes implications pour la société concernent autant les mesures à prendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que l’anticipation des impacts du changement climatique. La prise de conscience s’est accélérée même si des courants et contre courants tentent  de brouiller le message. Depuis le rapport Stern (2006) plusieurs rapports nationaux et internationaux ont montré qu’il était indispensable d’anticiper l’adaptation pour en limiter les coûts. De nombreux secteurs sont concernés, même si tous n’ont pas pris conscience des impacts pour leur activité.

Les scientifiques passent ainsi d’une situation de donneurs d’alerte à une situation dans laquelle leurs données, modèles, méthodes et résultats sont porteurs de solutions pour la société. Ainsi, la 3ème conférence mondiale sur le climat (Genève, septembre 2009) a proposé un cadre global pour développer les services climatiques et mieux prendre en compte les connaissances scientifiques et les résultats des projections climatiques dans les processus de planification ou de décision. La tâche est cependant multiforme, les interlocuteurs et les besoins extrêmement variés. Que recouvre exactement ce concept suivant les secteurs concernés ? Existe-t-il des besoins génériques concernant différents secteurs ? Quelles sont les questions et comment les formuler pour pouvoir apporter des réponses pertinentes ? Qui sont les  acteurs ? Que faut-il mettre en place pour faciliter les transferts de connaissance et de méthodes ? Quels seront les financements pour ces nouveaux métiers de médiation ?

Le projet SECIF a vu le jour dans ce paysage  en mutation et s’adresse aux industriels du secteur de l’énergie et de l’eau. Il fait suite à un projet mené à l’IDDRI qui a montré un potentiel, mais aussi le chemin qu’il reste à parcourir pour que les différents acteurs trouvent leur place. Soutenu par l’ANR CEP&S, ce projet souhaite offrir un cadre de réflexion pour préparer la mise en place d’une structure pérenne. Nous espérons que ce projet atteindra son but et qu’il contribuera à développer des services climatiques adaptés aux besoins des industriels, c’est du moins dans cet esprit qu’il a été conçu.